Le temps de la simulation est arrivé

Je ne saurais pas dire si la tradition s’installe ou pas mais toujours est-il que – comme en 2017 – je vous propose de simuler le second tour de l’élection présidentielle à partir des résultats du premier tour. Mon outil est certes plus austère que celui présenté par Les Echos mais il a au moins le mérite de la personnalisation.
J’ai donc à nouveau créé un fichier sur un tableur où j’ai recopié les résultats du 1er tour département par département, y compris ceux de l’Outre-mer et des français de l’étranger. Mais contrairement à 2017 j’ai amélioré la partie consacrée à la simulation puisque désormais elle est disctincte en fonction de chaque département.
Le principe est simple : Après avoir défini la part de l’électorat d’un candidat qui va se déplacer le 24 Avril prochain, il suffit de saisir les pourcentages en faveur des deux finalistes. Bien entendu je tiens compte de la proportion de bulletins blancs ou nuls.
Comment cela fonctionne t-il in concreto ? Prenons comme exemple le département de l’Ain et Nathalie Arthaud. Nous pouvons nous dire que cet électorat sera peu motivé pour retourner aux urnes aussi je décide que 10% se déplacera. J’écris donc « 10% » dans la cellule X7 de mon tableau. Je dois ensuite dire combien de ces 10% voteront pour Marine le Pen et combien voteront pour Emmanuel Macron. Comme je pense que les rares qui se déplaceront voteront blancs ou nuls je vais mettre « 2% » dans la cellule Y7 et « 3% » dans la cellule Z7. La cellule AA7 calcule automatiquement la proportion de blancs/nuls qui ici est impressionnante : 95%. Ainsi, j’estime que 90 électeurs de Nathalie Arthaud sur 100 qui ont voté dans l’Ain resteront chez eux et que parmi les 10 qui iront jusqu’à l’urne 9 voteront blanc ou nul. Il faut ensuite répéter l’opération pour tous les autres candidats et décider si oui ou non il y aura un sursaut républicain dans l’Ain. Si oui vous ajouterez les quelques pourcents dans la section « nouveaux venus », si non vous laisserez cette section vide. Vous avez alors terminé de simuler le second tour pour ce département et vous pourrez lire la participation et le score dans les colonnes « DK » à « DR ». Dans l’exemple que je donne c’est match nul : 50%-50%.
Il ne vous reste plus qu’à passer au département suivant, puis au suivant et ainsi de suite jusqu’au bas du tableau. Mais si le concept est simple le remplissage théorique de toutes les cases est fort long : Il faut décider de 4 paramètres pour 13 candidats et 107 « départements » soit rien de moins que 5 564 cellules à remplir. Pour vous y aider – si je puis dire – je propose un regroupement par région. En effet il n’est pas incohérent d’imaginer que le report de voix vers Marine le Pen sera plus important dans les Hauts-de-France qu’en Bretagne. Regrouper ces départements par région avec la fonction « filtre » peut dès lors s’avérer utile. A cette fin je signale que j’ai donné un nom au tableau (« filtre »), précisément pour faciliter l’utilisation de ladite fonction.
C’est aussi volontairement que j’ai dupliqué l’onglet : Les onglets « A » et « B » sont au départ identiques. Seulement j’ai trouvé plus pratique de simuler dans « B » tout en gardant « A » vierge. Tel une ardoise magique cela permet de repartir de zéro en dupliquant l’onglet « A » au lieu d’effacer les données de l’onglet « B ».
Pour avoir pratiqué quelque temps je dirais que la plus grande difficulté est de simuler une participation correcte. Mes premiers essais montraient 55% ou 60% de participation ce qui est après tout possible mais certainement en-dessous de la réalité. Si nous savons déjà dire comment se comportera l’électorat d’Eric Zemmour ou de Philippe Poutou tant il est prévisible, il est bien plus complexe de le deviner pour celui de Jean Lassalle ou celui de Jean-Luc Mélenchon. Tout est affaire d’impresssion pour ne pas dire affaire de conviction.
Gardons toutefois en tête que ce fichier produit une vérité mathématique et non pas une vérité politique. Le résultat dépendra uniquement des paramètres que vous entrerez et de rien d’autre ; c’est tout le sel de ce simulateur. Amusez-vous bien !

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Le complot en questions.

Plus le premier tour de l’élection présidentielle approche et plus la tentation est grande pour certains d’annoncer que le résultat sera truqué puisque selon eux le ministère de l’intérieur a demandé à Dominion de trafiquer le résultat du vote. Tout ceci est bien évidemment faux de bout en bout mais il restera toujours quelques irréductibles pour maintenir cette version contre vents et marées. C’est à ces derniers que s’adresse ce questionnaire*.

  1. Quand a été signé l’accord secret entre Dominion et le ministère de l’intérieur ?
    – Cette année
    – A l’automne 2021
    – Dès 2020
    – Avant 2020 (précisez la date)
  2. Quel est le montant du contrat entre Dominion et le ministère de l’intérieur ?
    – A défaut de montant exact donnez une estimation fourchette basse – fourchette haute
  3. Est-ce le premier accord entre Dominion et le ministère de l’intérieur ?
    – Oui
    – Non
  4. Si vous avez répondu « Non » à la question 3 alors à quelle élection a été signé le premier accord ?
  5. Dominion ou pas, à quand remonte la dernière élection nationale (présidentielle, législatives) non truquée ?
    – 2017
    – 2012
    – 2007
    – 2002
    – Encore avant (précisez)
  6. Par définition un contrat secret doit rester secret or ce n’est pas le cas puisque vous en avez connaissance. Qui a failli ?
    – Dominion
    – Le ministère de l’intérieur
  7. Cet accord secret concerne t-il aussi les élections législatives de Juin 2022 ?
    – Oui
    – Non
  8. Les institutions suivantes sont-elles au courant du contrat secret entre Dominion et le ministère de l’intérieur ?
    – Le Conseil constitutionnel (oui – non)
    – Le Conseil d’état (oui – non)
    – Le CESE (oui – non)
    – L’association des maires de France (oui – non)
    – La collectivité de Corse (oui – non)
    – Le réseau des ambassades de France à l’étranger (oui – non)
  9. Combien de personnes sont au courant du contrat secret pour truquer l’élection présidentielle française ? Ne comptez que les personnes qui n’ont pas intérêt à ce que l’existence de ce contrat soit révélée.
    – Donnez une estimation fourchette basse – fourchette haute ou le chiffre exact si vous le connaissez.
  10. L’élection présidentielle va se dérouler dans plus de 69 000 bureaux de vote, tant en France qu’à l’étranger. Selon vous les présidents de ces bureaux de vote :
    – Sont au courant que le vote sera truqué
    – Ne savent rien et enverront de bonne foi le PV de vote au ministère de l’intérieur
    – Seule une proportion de présidents est au courant (donnez le pourcentage)
  11. Les PV des bureaux de vote transiteront par les préfectures. Les préfets sont-ils au courant de l’accord secret entre Dominion et le ministère de l’intérieur ?
    – Oui
    – Non
    – Pas tous (donnez la proportion en pourcentage de préfets au courant)
  12. Puisque Dominion et le ministère de l’intérieur se sont entendus pour truquer le premier tour, qui ont-ils choisi pour arriver derrière Emmanuel Macron ?
  13. Le candidat prévu d’arriver second est-il déjà informé de sa position ? (féminin implicite)
    – Oui
    – Non
  14. Sur les 12 candidats du premier tour combien ont-ils connaissance de l’accord secret entre Dominion et le ministère de l’intérieur ?
    – Un seul candidat, Emmanuel Macron
    – Deux candidats voire plus de deux (citez les noms)
  15. Le ministère de l’intérieur autorisera t-il le recomptage des voix ?
    – Oui
    – Non
  16. Que va t-il advenir des PV des différents bureaux de vote ?
    – Ils seront conservés et il sera possible de les consulter
    – Ils seront conservés mais il sera impossible de les consulter
    – Ils seront détruits et il sera invoqué une raison quelconque pour expliquer leur disparition
  17. Bien que truqué par Dominion et le ministère de l’intérieur le fichier du résultat de l’élection sera t-il rendu public ?
    – Oui
    – Non
  18. Quelle sera l’importance du trucage du vote ?
    – Trucage complet : Tous les chiffres seront faux, de la participation au nombre de bulletins blancs et nuls en passant bien entendu par la répartition des votes.
    – Trucage partiel : Le fichier sera construit le soir du vote en mélangeant de vrais chiffres (participation, nombre de bulletins blancs et nuls tirés des PV) et de faux chiffres (suffrages exprimés par candidat).
  19. Le fichier des résultats de l’élection présidentielle de 2017 bureau de vote par bureau de vote est disponible sur internet. Ce fichier est-il truqué ?
    – Oui
    – Non
  20. Le fichier des résultats produit par Dominion et le ministère de l’intérieur…
    – Sera tellement bien truqué qu’on pourrait le confondre avec un « vrai » fichier de résultat n’étant l’existence du contrat.
    – Contiendra une faille qui fera s’effondrer tout l’édifice.
  21. A quelle échéance le grand public aura t-il connaissance de l’existence de ce contrat secret ?
    – D’ici quelques semaines
    – D’ici quelques mois
    – D’ici quelques années
    – Jamais

Il leur suffira d’utiliser la section commentaires pour poster leurs réponses.

 

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L’impossible fraude

Le complotisme* a le vent en poupe et la toute proche élection présidentielle n’échappe pas à ce phénomène. C’est ainsi que des « personnes bien informées » annoncent sur les réseaux sociaux que le ministère de l’intérieur a sollicité Dominion** pour gérer les résultats du premier tour autrement dit les trafiquer, n’ayont pas peur des mots. Mais comme j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire ici-même la France n’est pas les Etats-Unis d’Amérique et le système électoral français n’a rien à voir avec le système électoral américain. Cherchons néanmoins à savoir comment une telle triche serait possible car cela mettra en lumière j’espère le coté absurde d’une telle affirmation.
Il y avait lors de l’élection présidentielle de 2017 69 948 bureaux de vote avec en moyenne 681 électeurs inscrits dans chaque bureau. Cette première salve de chiffres démontre que le résultat de l’élection présidentielle ne peut pas dépendre d’un seul bureau ni a fortiori de 100 bureaux et pas même de 1 000. Le seul moyen de tricher est de truquer les résultats de tous les bureaux. Sauf que pour arriver à ce résultat il ne faut aucune fuite, aucun «#Metoo » électoral alors qu’un complot de cette ampleur nécessite de mettre au bas mot plusieurs centaines de personnes dans la confidence. Sans compter que cela revient à organiser – et ce n’est pas rien – une fausse élection non seulement sur notre territoire mais aussi à l’étranger et dans nos départements et territoires d’Outre-mer. Cela signifie concrètement que l’électeur vote, que le président du bureau consigne le résultat sur son procès-verbal et qu’ensuite ce dernier est jeté aux orties, cela plus de 69 000 fois. Il faut donc soit 69 000 complices (y ajouter les assesseurs et les scrutateurs) soit au contraire s’assurer qu’absolument personne parmi tout ce beau monde ne cherchera à vérifier si le résultat du vote transmis au ministère de l’intérieur a été correctement retranscrit ou non.
La bonne solution est par conséquent de cloisonner l’information, autrement dit de publier un résultat global sans jamais le détailler bureau de vote par bureau de vote. Hélas, ne rien diffuser du tout reviendrait à créer un précédent fâcheux forcément plus que suspect, y compris à mes yeux. Je signale qu’en 2017 le ministère de l’intérieur a rendu public un tel fichier dès l’entre deux tours, ce qui m’avait permis à l’époque de proposer de simuler sur un tableur les possibles reports de voix. A en croire les complotistes une telle diffusion n’aura pas lieu cette année ; nous verrons bien. Autre paramètre à prendre en compte, la presse et plus particulièrement la presse quotidienne régionale. Celle-ci a pris l’habitude de publier dans ses colonnes les résultats de chaque bureau de vote, non pas depuis les chiffres du ministère de l’intérieur mais depuis ceux des préfectures. Complices, il faut donc mettre ces dernières dans le secret de la grande manipulation. Je trouve que cela commence à faire beaucoup de monde à « mouiller » mais passons.
Nous en revenons peu ou prou au même point à savoir la publication d’un résultat qui ne correspond en rien à la réalité du terrain. Sauf qu’inventer des chiffres ne s’improvise pas, mais alors pas du tout. Car si c’est une chose que de produire un faux résultat, c’en est une autre que de donner à ces chiffres l’apparence qu’ils sont vrais. Le défi est de taille car il faut remplir chaque case : il faut inventer un nombre de votants, un nombre de bulletins blancs et nuls (désormais décomptés à part) et surtout correctement répartir les voix entre tous les candidats. Par contre il ne faut pas que la manipulation soit grossière autrement tout l’édifice s’effondre tel un château de cartes. Je signale que mis bout à bout il y a un peu plus de 3 000 000 de cases à remplir, une paille. D’autant plus qu’il faut non seulement penser à tout mais aussi ne rien oublier : Personne ne comprendrait que Marine le Pen ne soit pas largement en tête à Hénin-Beaumont (46,5% au premier tour de 2017) ou que les français d’outre-mer se soient subitement déplacés en masse pour voter (au premier tour de 2017 le taux de participation des français de l’étranger a été de 43,8%, de 78,1% en métropole et de 43,2% dans les DOM-TOM). A tel point que la manipulation devra être si subtile, si parfaite qu’elle aura toute l’apparence du vrai vote. Les complotistes qui décidément ont réponse à tout répliqueront que c’est le but recherché.
Grâce à Dominion donc, le pouvoir en place se laisse la possibilité de choisir qui lui sera opposé au second tour, il serait trop bête de se priver d’un tel privilège. Manipuler pour manipuler Emmanuel Macron pourrait choisir Philippe Poutou ou Jean Lassalle mais chacun aura vite compris que la ficelle serait un peu grosse. Nous devons donc admettre que l’opposant devra être un opposant crédible pour un public crédule. Cela réduit la liste à quatre candidats : Marine le Pen, Valérie Pécresse, Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour. Relevons que cette liste correspond – comme par hasard – à la liste des candidats annoncés juste derrière le chef de l’état par les instituts de sondage***. Toutefois si les complotistes savent nous dire qu’il y aura manipulation du vote ils sont bien en peine d’annoncer dès à présent qui sera au second tour. Leur connaissance du complot a ses limites et ils devront comme tout un chacun attendre le soir du 10 Avril pour avoir la réponse à cette question****. Et tant qu’à y être on peut aussi demander aux complotistes si les différents candidats sont au courant de ce qui les attend, si celui qui restera en lice le 24 Avril le sait déjà ou pas encore.
Pour continuer la démonstration admettons toutefois que cela se passe comme Dominion et le ministère de l’intérieur le souhaitent. Emmanuel Macron est au second tour, opposé à X. Les 14 jours qui séparent les deux tours seront cruciaux. Vous rencontrerez durant cette période les complotistes déçus – soutiens de Y ou Z non qualifiés – qui bien entendu vont crier sur les réseaux sociaux que tout ceci a été truqué dès le départ. Il serait savoureux de les mettre en relation avec les complotistes partisants de X, qui eux expliqueront que Dominion a déjà préparé le fichier du second tour tout en nous assurant que le premier tour est le résultat du choix des électeurs.
J’ai parlé de période cruciale car chacun devra tenir sa langue. Le ministère de l’intérieur devra renoncer à publier le fichier complet des résultats du premier tour pour éviter toute analyse prématurée, les inévitables curieux innocents du complot qui se trame sous leurs yeux ne devront pas l’être trop et chaque personne impliquée dans cette incroyable histoire devra faire preuve d’aucun remords de dernière minute. Arrivera alors le 24 Avril et tout sera à recommencer : ré-organiser une fausse élection sur toute la planète, re-tromper 69 000 présidents de bureau de vote, re-publier un fichier de faux résultats avec il est vrai seulement 138 000 faux chiffres à inscrire. Il faudra aussi anticiper toute enquête un tant soit peu sérieuse. Ainsi le ministère devra t-il transmettre aux préfectures 69 000 procès-verbaux falsifiés afin que les chiffres nationaux « collent » avec ceux disponibles localement.
C’est la dernière phase du complot, la plus complexe : empêtrée dans cette histoire d’open data, le ministère de l’intérieur n’aura pas d’autre choix que de rendre public le fichier bâti par Dominion, je devrais dire les deux fichiers puisqu’il y aura deux tours. A ce stade je suis prêt à rejoindre les complotistes puisque j’affirme qu’il est impossible de créer un faux fichier de 3 000 000 de cellules – et un second de 138 000 – sans que personne ne soit capable de démontrer que l’un ou l’autre ou les deux ont été créés de toutes pièces et qu’ils ne sont pas la simple collation des PV des bureaux de vote. Pour parler technique quelques instants, la fonction ALEA() d’Excel est bien trop aléatoire pour être honnête si je puis le dire de cette manière. Tout lui confier est le meilleur moyen d’éventer le secret. Donc non, il faut avoir à disposition des petites mains qui comme pour éxécuter la plus fine des dentelles vont regarder case après case quel chiffre inscrire afin de ne pas générer de soupçon. J’ajoute pour être complet que le sens du détail doit être poussé à son extrème limite. Les complotistes l’ignorent sans doute mais l’administration fiscale utilise depuis longtemps des algorithmes pour chasser les fausses déclarations, algorithmes qui se basent sur les occurences des chiffres dans les montants inscrits sur les déclarations d’impôt*****. Les chiffres devront donc « faire vrai » jusqu’à ce point. Au final la copie ressemblera tellement à l’original que je pourrai sereinement affirmer que c’est l’original que les complotistes cherchent à attaquer. A ces derniers de démontrer ensuite que non au lieu de seulement l’affirmer sans apporter de preuves outre mesure.
Si j’entre dans leurs chaussures je ne trouve qu’une voie possible : remonter à la source autrement dit au vote réel des électeurs et prouver que le décompte n’est pas celui visible dans le fichier du ministère de l’intérieur. C’est à mes yeux impossible puisque faux mais tout bon complotiste niera cette évidence et préfèrera de loin expliquer qu’il y a eu escamotage des bulletins. Attention, pas un escamotage global mais juste un escamotage des seules voix de son favori, qui auront mystérieusement disparu au moment du dépouillement. Convenons que oui, que c’est ce qui est arrivé. C’est arrivé certes mais dans un bureau de vote. Il faut ensuite rééditer la démonstration pour le bureau d’à coté, puis sur celui d’encore à coté et ainsi de suite. Il faut nous expliquer comment la concertation s’est organisée entre des milliers – des milliers ! – de personnes pour réaliser cette manipulation. Ce n’est pas aux complotistes que je vais apprendre que le risque d’être pris la main dans le sac est à multiplier par le nombre de mains et par le nombre de sacs. Dès lors il faut non seulement être très fort mais aussi avoir beaucoup de chance pour qu’aucun grain de sable ne vienne gripper la machine.
Le plus simple et le plus logique reste de faire confiance aux électeurs et aux personnes qui tiendront les bureaux de vote les 10 et 24 Avril prochain. Croyez-moi, eux aussi savent créer des surprises.


* J’ai ma propre définition pour « complotiste », la voici : je dis complotiste toute personne tenant pour vraie l’existence d’une organisation concertée d’actions visant à un but précis, souvent d’origine secrète ou cachée du plus grand nombre mais que elle a réussi à percer à jour.
** L’évocation même de Dominion devrait suffire à discréditer cette thèse. Dominion en effet est un constructeur de machines à voter mais pas de celles qui sont utilisées en France, et d’une. Et de deux je ne vois pas pourquoi confier à Dominion la création d’un faux fichier de résultats alors que cela serait plus simple et surtout plus discret de le générer directement en interne, au sein même du ministère de l’intérieur. En trois : si le secret est si secret d’où est venu la fuite ?
*** Autrement dit il n’y aurait pas scandale à ce que l’un des quatre soit au second tour. Et encore moins MLP, annoncée par tous les instituts et pour rappel déjà présente au second tour il y a cinq ans.
**** Si c’est pour nous annoncer Marine le Pen je signale que c’est elle qui est seconde selon les instituts de sondage. Ne m’en veuillez pas de voir dans cette réponse plus de réalité que de complotisme.
***** Une fausse déclaration rédigée « à la main » respecte moins la distribution naturelle des chiffres qu’une vraie déclaration. L’algorithme permet de cribler, de signaler les déclarations méritants d’être ensuite étudiées de plus près.

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Analyse critique du programme électoral d’Anne Hidalgo

Anne Hidalgo a présenté son programme électoral pour l’élection présidentielle d’Avril. Il est constitué de 70 points dont je me propose ici de discuter ceux qui ont attiré mon attention.

« augmenter les salaires » (point 1)
Comment aller contre ? La candidate socialiste ne propose rien de moins que 15% d’augmentation du salaire minimum (SMIC) sans préciser toutefois s’il est prévu que cela se fasse en une fois ou sur l’ensemble de son quinquennat.

« mettre fin aux écarts de salaire indécents » (point 2)
Il s’agit ici de limiter de 1 à 20 l’écart entre les plus hauts et les plus bas salaires. Sans doute consciente que cela est inapplicable, Anne Hidalgo annonce d’ores et déjà que cela ne concernera que « certaines entreprises ». Ainsi, de dérogations en exceptions cette mesure a tout en elle pour ne jamais voir le jour.

« assurer l’égalité réelle des salaires entre femmes et hommes » (point 3)
La candidate compte en faire une « réalité » d’ici à la fin de son quinquennat, tout en reconnaissant à demi-mots qu’une loi existe déjà. En outre, Anne Hidalgo veut rendre obligatoire 6 semaines de congé de paternité sur les 16 possibles. Je ne suis pas certain que ce soit là une attente de son électorat, a fortiori une attente des électeurs.

« mieux protéger du chômage (…) » (point 4)
Je cite : « le temps de chômage deviendra réellement un temps d’activité au service du projet professionnel, grâce à des bilans de compétence et à la formation tout au long de la vie ». Mais il n’aura échappé à personne que cela existe déjà, sans parler du sous-entendu consistant à faire du chômeur une personne qui d’abord commence par attendre ses indemnités avant que de se préoccuper de retrouver un emploi.

« donner aux travailleurs des plateformes les droits des salariés » (point 7)
Il y a là un vrai sujet car cette forme d’emploi est dans l’air du temps. Mais par quel bout le traiter ? Je doute d’arriver à quelque chose d’utile si l’on pratique ici une simple politique de vases communiquants, qui consisterait à retirer à l’entreprise ce que l’on donnerait au salarié. En tout état de cause ceci doit être traité au plus vite, je ne peux pas me satisfaire d’un statu quo.

« consacrer les droits de la nature » (point 9)
C’est le premier des points du programme d’Anne Hidalgo qui évoque indirectement une réforme constitutionnelle, nécessité indispensable de tout candidat à l’élection suprême. A titre personnel j’estime que si le sujet de l’environnement peut se traiter à un niveau politique – entendez ici par la loi – je ne suis pas d’accord pour ajouter cette strate à notre constitution.

« pour la planification écologique » (point 10)
Dans cette perspective la candidate socialiste veut un ministre « du Climat, de la Biodiversité et de l’Economie », majuscules comprises. Comme je n’imagine pas l’action publique de notre pays puisse influencer de manière tangible le climat de la planète vous comprendrez que je juge cette mesure inutile.

« une fiscalité écologique juste » (point 11)
Comment rétablir l’ISF sans annoncer vouloir rétablir l’ISF ? C’est simple, il suffit de le rebaptiser « Impôt de Solidarité sur la Fortune Climat et Biodiversité ». J’ajoute que quels que soient les gouvernements, les cas connus de fléchages de l’impôt n’ont jamais véritablement marché ; dès lors je ne vois pas comment il en serait autrement ici.

« des énergies renouvelables à 100% aussi rapidement que possible » (point 12)
Je crois beaucoup en ITER, projet auquel le parti socialiste ne croyait pas en 2010 puisqu’il avait annoncé dans son programme électoral pour les régionales de l’époque ne pas vouloir donner un seul centime de subvention à ce programme. Dès lors je voudrais connaître la position d’Anne Hidalgo sur ITER. Considère t-elle la fusion nucléaire comme étant une énergie renouvelable ou pas ?

« vers des mobilités durables pour tous » (point 13)
La candidate promet un million de bornes électriques déployées dans tout le pays, soit près de 550 par jour. Pour être franc je pense que cela se fera, qu’elle soit présidente de la république ou pas.

« les logements bas carbone (…) » (point 14)
Anne Hidalgo annonce « la rénovation complète et performante de 760 000 logements privés par an » (c’est moi qui souligne). C’est juste strictement impossible à tenir car nous manquons d’entreprises, de main d’oeuvre et même de matériaux en nombre suffisant. Songez que cela nécessite de rénover de manière complète et performante 3 619 logements chaque jour à raison de 210 jours travaillés dans l’année.

« des citoyens acteurs de la démocratie au quotidien » (point 20)
Il y a beaucoup dans ce point, notamment la suppression discrète du CESE et la création d’une « conférence départementale de la participation », organisme qui sera chargé de porter les amendements et autres propositions de lois citoyennes. Anne Hidalgo promet bien entendu le RIC ainsi que la reconnaissance du vote blanc, deux dispositifs pour lesquels j’ai déjà eu l’occasion de dire pourquoi j’y étais opposé*. Enfin, la candidate socialiste reprend une idée de la primaire populaire à savoir la création d’un « bon de la démocratie » pour financer la vie politique. Là aussi j’ai déjà expliqué sur ce blog mes réticences face à ce dispositif.

« un président qui garantit mieux l’essentiel (…) « (point 21)
Encore une réforme constitutionnelle à écrire avec la proportionnelle aux législatives et un décalage électoral pour placer cette échéance avant l’élection présidentielle. Sur la proportionnelle je redis ici ce que j’ai déjà écrit : A supposer qu’Anne Hidalgo présidente dispose d’une majorité à l’assemblée nationale, cette majorité aura été élue selon le système majoritaire actuel. Dès lors des réticences bien naturelles vont apparaître sur le thème « pourquoi changer un code électoral qui nous a apporté la majorité ? ».
Je le découvre avec ce programme, la candidate socialiste souhaite un parlement qui « maîtrise son ordre du jour » certes, mais qui en contrepartie verra limité son pouvoir d’amendement. Là aussi cela ne peut se faire que via une réforme constitutionnelle, sans compter qu’aucun député n’a envie de voir ce pouvoir réduit à rien ou presque.
Dans la même veine Anne Hidalgo souhaite donner davantage de poids à l’opposition parlementaire au travers de commissons d’enquêtes réformées afin d’avoir « plus de pouvoirs ». J’avoue rester sur ma faim puisque ne sont pas précisés ici la nature de ces pouvoirs.

« une république décentralisée aboutie (…) » (point 22)
Sous ses aspects techniques c’est une petite révolution que propose Anne Hidalgo. Elle souhaite supprimer le contrôle de légalité – rien que ça – et le remplacer par un organisme qui contrôlera « a posteriori » les textes présentés. Autrement dit une fois le passage en force constaté on ne pourra que constater qu’il est trop tard…

« définir une nouvelle politique anti-concentration des médias » (point 25)
Encore une réforme constitutionnelle en vue, ce coup-ci pour protéger « les principes constitutionnels de liberté, de pluralisme et d’indépendance des médias ». Originalité par rapport aux autres candidats, Anne Hidalgo souhaite « conforter » la contribution à l’audiovisuel public, autrement dit conserver la si célèbre redevance télé. Mais – ajoute t-elle – cela sera fait de manière « juste et universel ».

« considérer et rémunérer les enseignants » (point 26)
La candidate du parti socialiste le dit dans son programme : « La rémunération des enseignants sera portée progressivement au niveau de celui des cadres (…) ». Mais pas un mot dans ce point sur la manière de financer cette augmentation.

« déployer les pédagogies ouvertes et inclusives » (point 27)
Je ne suis pas du tout convaincu qu’ « apprendre par la pratique » ou « apprendre à apprendre » soit la meilleure manière de « préparer nos enfants au monde dans lequel ils vivront », loin de là.

« mettre fin aux ghettos scolaires » (point 28)
Je suis très attaché à une école publique qui soit en capacité de tirer tous les élèves vers le haut, d’où qu’ils viennent. Mais en dépit d’un a priori positif sur l’objectif je suis déçu des moyens annoncés. Il ne s’agit pas tant de « mettre fin aux collèges-ghetto » que d’offrir un enseignement identique à celui des « collèges non-ghetto ».

« promouvoir à l’école les valeurs de la citoyenneté et du respect » (point 29)
Je vois que chaque candidat veut remettre au goût du jour l’instruction civique, chacun bien sûr selon sa propre vision du sujet. Concernant la lutte contre le harcèlement scolaire je signale qu’il existe – certes depuis peu – une loi pour combattre cela.

« supprimer Parcoursup (…) » (point 30)
Je veux juste relever que tout l’algorithme de Parcoursup est en « open source ». Anne Hidalgo peut donc difficilement affirmer qu’il y a des « critères peu transparents ».

« impulser une nouvelle ambition pour l’université » (point 32)
Si désormais 90% d’une tranche d’âge a son Bac en poche, Anne Hidalgo veut aller plus loin et diplômer 60% des étudiants. Si c’est en abaissant le niveau nécessaire elle y arrivera sans peine.

« L’éducation nouvel axe de notre politique culturelle » (point 33)
Doublon ou obsession ? En tout cas au moins répétition de ce qui a été écrit au point 24 : « [que] toutes les scènes publiques puissent systématiquement et tout au long de l’année accueillir des artistes en résidence »

« (…) la prise en compte réel de la pénibilité » (point 34)
Aux 6 critères existants la candidate socialiste souhaite en ajouter 4 de plus. Pour ma part je reste sur mes anciennes positions : 3 critères devraient suffire avec un rattachement non pas à la carrière mais à l’emploi.

« La santé pour tous (…) » (point 36)
Anne Hidalgo souhaite former 47 250 personnels de santé supplémentaires par an : 15 000 médecins, 1 250 sages-femmes, 25 000 infirmiers et aides-soignants ainsi que 5 000 agents hospitaliers. Par euphémisme je dirais que c’est très ambitieux.

« Donner la priorité à la santé publique (…) » (point 37)
Au détour de ce point nous lisons que la candidate souhaite rétablir les CHSCT et classer le « burn out » comme maladie professionnelle.

« (…) la question de la légalisation du cannabis » (point 40)
Anne Hidalgo donne le ton : création d’une conférence certes mais avec un objectif précis, arriver à la légalisation. Eric Coquerel (du groupe LFI) avait déposé une proposition de loi sur ce thème (avec entre autres mesures une amnistie), proposition sur laquelle j’aimerais avoir l’avis de la candidate socialiste.

« créer un service public de la petite enfance » (point 41)
Anne Hidalgo veut porter l’offre de places en crèches « de 470 000 à 600 000 en 10 ans ». Cela montre au moins que la candidate a conscience des diffultés qui l’attendent car cela correspond à un rythme de 60 places par jour (à comparer aux 3 600 logements du point 14)

« permettre à chacun de bien se loger (…) » (point 42)
La candidate a une proposition originale puisqu’elle est la seule à ma connaissance à la porter : créer un « bouclier logement » afin qu’ « aucun ménage ne [soit] contraint de dépenser plus du tiers de ses revenus pour se loger ». Ce bouclier sera en fait une « allocation logement complémentaire (…) pour ceux qui seraient au-delà de ce seuil ». C’est à mes yeux une mesure bien trop démagogique pour que cela puisse exister un jour.

« donner aux jeunes les moyens de leur autonomie » (point 43)
C’est sans doute la première mesure de la candidate qui ait été médiatisée, celle consistant à donner un pécule de 5 000 Euros à chaque jeune au moment de sa majorité. Avec un peu moins de 800 000 jeunes concernés chaque année c’est tout de même 20 milliards d’Euros sur 5 ans qu’Anne Hidalgo devra trouver pour financer cette mesure. J’avoue pour ma part préférer un retour à l’universalité des allocations familiales.

« (…) tranquillité publique (…) » (point 46)
Si Anne Hidalgo souhaite voir plus de policiers et gendarmes « sur le terrain (…) grâce à des recrutements (…) » elle ne s’engage sur aucun chiffre alors qu’elle a su le faire pour les personnels de santé. Acte délibéré ou manque involontaire ?

« 1 milliard d’euros pour un ministère des droits des femmes » (point 47)
C’est assurément beaucoup lorsqu’on compare avec le dernier projet de loi de finance où 50 millions d’euros sont consacrés. Cela représente donc une augmentation par un coefficient 20.

« une justice indépendante (…) » (point 48)
Comme pour la police ou la gendarmerie, Anne Hidalgo s’engage à lancer un « plan de recrutement de magistrats, de greffiers et de travailleurs sociaux ». Dommage qu’elle ne précise pas combien.

« pour une sanction qui éduque » (point 50)
Au moins la candidate socialiste promet-elle des moyens et un objectif vers lequel tendre, à défaut d’un programme précis. Dans cette optique pourquoi ne pas faire revivre l’observatoire de la récidive et de la désistance ?

« relocaliser les activités économiques » (point 51)
Je cite : « Nous créerons un livret de développement industriel par l’écologie afin de flécher l’épargne des français vers les projets industriels créateurs d’emploi et décarbonant notre économie ». Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire, le « fléchage » marche trop mal en France pour espérer quoi que ce soit de cette mesure. Souvenez-vous du Livret développement durable qui clairement n’a pas tenu les promesses placées en lui.

 


Lire ici mon texte sur le RIC et celui relatif au vote blanc.

 

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