Ce titre est avant tout une conclusion et non un préalable. J’ai déjà eu l’occasion de l’écrire, le programme politique de République Solidaire présente bien des similitudes avec celui du Modem.
Mais voyons d’abord comment l’élection se présentera : Il faut reconnaître que peu ou prou nous sommes dans un environnement politique bipolaire. L’UMP et ses satellites, le PS et ses satellites. Les partis d’extrème gauche n’ont pas vocation à être des partis de gouvernement et l’extrème droite ne sera jamais au pouvoir en dépit des sondages que nous voyons. Quant aux « centristes » réunis en confédération, ce n’est pas leur faire injure que de les installer dans la catégorie des supplétifs de l’UMP, chargés d’apporter les voix de leurs électeurs au moment venu. Nous serions donc en face d’un choix simple, pour ne pas dire simpliste : pile UMP, face PS. En 2007 François Bayrou s’est élevé contre cette bipolarisation de la vie politique. 2012 approche, et l’idée de simplement retourner la pièce ne peut pas me satisfaire. Alors quand je lis dans le discours de Dominique de Villepin que » les Français voient bien, d’une alternance à l’autre, l’épuisement des jeux politiciens. Ils veulent sortir de l’impasse« , qu’est-ce donc sinon la volonté de sortir du choix proposé ?
Nous l’avons vu l’été dernier, une première tentative a eu lieu avec l’idée de constituer un groupe parlementaire à l’assemblée Nationale. Ce projet est resté théorique pourtant je trouvais l’idée séduisante, justement parce qu’elle n’engageait pas d’après moi au-delà de ses aspects techniques (présence en commission, questions au gouvernement, temps de parole conséquent). Puis ce fut la première déception avec le renouvellement de l’adhésion de Dominique de Villepin à l’UMP.
Si maintenant nous regardons les chances des deux candidats – j’emploie volontiers ce vocable car pour moi les deux seront candidats – nous voyons que chacun de leur coté ils ne « pèsent » pas beaucoup en nombre de voix. Bien sûr il y a eu 2007 et ce formidable score réalisé par François Bayrou. Mais il faut reconnaître que l’étoile a pâlit et qu’au moment où je tape ce billet un score de 7 à 10% serait considéré comme somme toute honorable. Les rares sondages évoquant une candidature de Dominique de Villepin donnent à ce dernier entre 5 et 7% des voix au premier tour. Si c’est « tout ça pour ça », l’homme DdV ne voudra pas d’un candidat DdV dont l’ambition se limiterait à disputer la Nième place du 1er tour à Jean-Luc Mélanchon. Il n’y aurait même pas assez de députés aux législatives à suivre pour constituer un groupe. Non décidément il faut autre chose, surtout si cet autre chose c’est « imaginer un mouvement neuf » et sortir de l’impasse que constitue le bipartisme.
De son coté le MoDem se fait fort d’être le seul mouvement capable de « tendre la main au-delà du mur« . Alors comme République Solidaire paraît lui aussi sur le même chemin de pensée pourquoi ne pas réunir nos forces plutôt que de combattre chacun de notre coté la même citadelle ?
C’est ce raisonnement qui me fait imaginer un ticket Bayrou – de Villepin. Il y aurait du sens à le voir se mettre en place, surtout s’il y avait derrière un projet politique fondé sur le rétablissement de la France, et avec la garantie de ne pas être au pouvoir simplement pour le pouvoir et ses ors. Enfin, et c’est à mes yeux le plus important, il y aurait sur la table au moment de l’élection ce fameux troisième bulletin.
On pourrait – et c’est d’ailleurs déjà fait – reprocher aux deux hommes de baser leur diatribe sur le seul anti-sarkosysme, et leur rapprochement se ferait selon l’adage « les ennemis de mes ennemis sont mes amis ». Quitte à vous faire une confidence ou une révélation (!), ce n’est pas Sarkozy l’homme qu’ils combattent, mais le président de la République actuellement en exercice. François Bayrou l’a écrit dans son livre « Abus de pouvoir« , Dominique de Villepin lui, le dit volontiers lors des interviews (on lui a d’ailleurs déjà posé la question).
Un tel ticket verra t-il le jour ? Pour ma part je le souhaite. La somme des deux intentions de vote représenterait très vite entre 12 et 17%, de quoi non seulement susciter une dynamique dans l’électorat mais plus encore montrer aux français qu’une alternative existe.
Pourquoi un ticket de Villepin – Bayrou à l’élection présidentielle de 2012
Cette entrée a été publiée dans Actualité, avec comme mot(s)-clef(s) bayrou, de villepin, présidentielles, présidentielles 2012. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.