De l’affaire Woerth aux affaires Woerth…

Il n’y a pas une affaire « Woerth-Bettencourt », mais des affaires « Woerth ». C’est en tout cas l’analyse personnelle que je fais. En effet, tout ce qui est relatif à Mme Bettencourt, sa fortune, sa fille et son photographe, relèvent pour moi du fisc, et uniquement du fisc.
Voyons par contre ce que nous pourrions reprocher à M. Woerth. Tout d’abord sa double casquette de ministre et de trésorier de l’UMP. Cumul de fonctions par essence suspect, les déclarations sur l’honneur de nos chers dirigeants n’étant plus crues depuis longtemps déjà. Au passage le MoDem serait bien inspiré d’ajouter cela dans un coin, et si un jour notre mouvement est aux commandes de la Nation, ne pas répéter cela (1).
Ensuite la légion d’honneur remise à M. de Maistre, entrepreneur sans doute talentueux mais avant tout employeur de Mme Woerth. Ici le « conflit d’intérêt » est patent et l’abstention serait dans ce cas une excellente idée.
Enfin le don de 7 500 euros fait à son parti politique. Non pas à l’UMP dont M. Woerth est le trésorier non, au mystérieux micro-parti créé dans le seul but d’être un tiroir-caisse. Ce que ces affaires mettent au jour, c’est qu’il n’existe pas comme on pourrait le penser une dizaine, voire une vingtaine de partis politiques dans notre pays. Non, il y en a près de 200, et la majorité d’entre eux ne sont que l’équivalent des holdings de nos chers chefs d’entreprise : Coquille vide – sans secrétaire de direction ni téléphone dans un cas – sans adhérent dans l’autre. Et dans quel but ces micro-partis existent-ils si ce n’est pour habilement contourner la loi sur le financement des partis politiques ?
Il faut donc vivre avec cette idée que chez nous existe des partis politique qui ne servent qu’à récolter de l’argent, et qui ne servent qu’à cela. C’est à mes yeux le vrai scandale Woerth. Scandale car tout ce que je viens d’énoncer est parfaitement légal, et a été fait dans les règles de l’art. C’est donc l’art qui doit changer.

(1) Sachez que je milite pour le mandat unique. Renouvelable certes, mais unique.

À propos de VincentB

"Né citoyen d'un Etat libre, (...) quelque faible influence que puisse avoir ma voix dans les affaires publiques, le droit d'y voter suffit pour m'imposer le devoir de m'en instruire" [Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social]
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