De qui se moque t-on ?

Parfois l’actualité nous réserve de bien tristes surprises. Tristes parce que sous couvert d’une « bonne » nouvelle c’est en réalité la plus dure des hypocrisies qui se révèle.
L’exemple nous est donné ce coup-ci par le Président de l’AMF, Jean-Pierre Jouyet. Devant la crise des finances publiques, ce dernier annonce : « En ce qui me concerne, mon salaire est comme celui de mon prédécesseur de 300.000 euros par an bruts. Si l’on me demandait, en tant que président d’une autorité publique, de réduire ma rémunération de 20% à 30%, cela me paraîtrait justifié. »
Ce que le Président omet de préciser, c’est que par rapport à son prédécesseur son salaire a fait un bond spectaculaire. Et comme cela est paru au Journal Officiel, Jean-Pierre Jouyet peut difficilement nier qu’il ne savait pas…
Bref, au-delà du double scandale constitué d’une part par la rémunération du Président de l’AMF et par ses récentes déclarations, se trouve en filigrane le bon usage des deniers publics. Que faire ici ? Tout simplement dissoudre l’AMF – non pas parce qu’elle fait mal son travail – mais tout bonnement parce que c’est le seul moyen de refondre sa grille de rémunération. Ensuite suivre une règle limpide, transparente et lisible par tous : à fonction publique doit correspondre un salaire public.

À propos de VincentB

"Né citoyen d'un Etat libre, (...) quelque faible influence que puisse avoir ma voix dans les affaires publiques, le droit d'y voter suffit pour m'imposer le devoir de m'en instruire" [Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social]
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