La campagne escamotée

Ainsi tout serait déjà joué alors que le conseil constitutionnel n’a pas encore validé la liste de celles et ceux qui pourront les 22 avril et 6 mai prochains prétendre à la magistrature suprême. Que les sondages placent en tête F. Hollande et N. Sarkozy c’est une chose, mais que s’installe l’idée que finalement rien ne changera durant la campagne officielle, c’en est une autre.
Pourtant  la confiscation du 1er tour paraît de plus en plus évidente : Qu’est-ce qui aura changé au soir du 22 avril par rapport aux sondages de ce début de mars ? Sarkozy avec 1 ou deux points d’avance sur Hollande ? L’inverse ? Vous voyez bien que peu importe après tout, si ces deux-là sont devant au soir du 1er  tour l’élection aura bel et bien été escamoté, réduite au choix entre l’illusion et la division pour reprendre les termes de F. Bayrou.
Je ne peux pas me résoudre à ce que le résultat d’une élection aussi importante que celle du prochain président de la République soit déjà connu, déjà écrit alors que la campagne officielle n’a pas encore débuté. Ce serait bien trop réducteur mais surtout – vu les programmes proposés par le PS et l’UMP – un réel manque d’ambition pour la France.

Hypothèse 1, N. Sarkozy président

Réélu, il devra choisir un nouveau premier ministre – avec cynisme je dirais qu’il devra choisir un nouveau collaborateur – pour conduire la soit-disante nouvelle politique. Mais sur le fond rien ne changera : mettre J.L. Borloo ou  A. Juppé à la place de F. Fillon est-ce vraiment injecter un souffle nouveau ? Idem pour les partis satellites Nouveau Centre et parti Radical, qui une fois encore devront donner de sérieux gages de soumission en vue des législatives de Juin. Et c’est ainsi que nous nous retrouverons à l’automne 2012 comme si l’élection présidentielle n’avait jamais eu lieu, réduite à une simple péripétie de la vie politique, sans goût et sans saveur. Non merci.

Hypothèse 2, F. Hollande président 

Elu, il devra lui aussi choisir un premier ministre. On parle de J.M. Ayrault, on parle de M. Aubry. Peu importe en fait : le premier ministre sera du PS. La France – ce pays qui adore tant la démocratie – aura confié les clés de son avenir à un seul parti politique. Car François Hollande à l’Elysée ce sont les pleins pouvoirs, je suis bien obligé d’employer ce terme. Outre la Présidence de la République le parti socialiste aura la mainmise sur  : Matignon, l’assemblée Nationale et le Sénat, la quasi totalité des régions, la majorité des départements, la plupart des villes moyennes ; bref un véritable monopole. On pourrait objecter qu’après tout, puisque possédant tous les leviers pour conduire les réformes, ces dernières n’en seront que plus efficaces. Las ! il existe une réalité économique qui aura tôt fait de rattraper un programme bâti sur une illusion, l’illusion qu’il est possible de dépenser encore plus d’argent avec 1 300 milliards d’euros de dette au-dessus de nos têtes[1].
Mais là encore, en dépit de tous ces pouvoirs François Hollande devra  composer avec ceux qui l’auront aidé à accéder à l’Elysée. Rattrapé sur sa droite par la réalité du quotidien, pressé sur sa gauche de radicaliser ses propos, le nouveau président de la République sera forcé et contraint au pire choix politique possible : décevoir ses électeurs.

François Bayrou, seul choix pour la France

C’est pourquoi seul l’arrivée d’un troisième homme peut réellement peser sur le débat et empêcher que cette campagne électorale ne serve à rien. Entre un J.L. Mélenchon trop contestataire et une M. le Pen trop sectaire, François Bayrou est bel et bien le seul à offrir à la France cet espoir crédible dont elle a tant besoin. Parce que rattaché à aucune chapelle, ne faisant partie d’aucun clan, n’ayant pour seule ambition que l’intérêt général et l’envie d’élever au plus haut la conscience et la responsabilité du citoyen, le vote François Bayrou représente pour la France le seul recours possible. Puissent les français le réaliser au moment de passer dans l’isoloir.


[1] Le programme de F. Hollande prévoit de poursuivre d’augmenter les dépenses publiques d’1% par an durant les deux premières années de son quinquennat.

À propos de VincentB

"Né citoyen d'un Etat libre, (...) quelque faible influence que puisse avoir ma voix dans les affaires publiques, le droit d'y voter suffit pour m'imposer le devoir de m'en instruire" [Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social]
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