Cela est passé inaperçu mais mardi dernier 13 Novembre François Ruffin a posé une question au gouvernement lors de la traditionnelle séance de l’assemblée nationale. Ce n’est certes pas la première fois – ni la dernière – mais si je prends la plume pour en parler c’est que s’opposer à la majorité pour le simple plaisir de s’opposer ne mène à rien. Je rejoins ici Olivier Dussopt qui en réponse – je paraphrase – soulignait à quel point les effets de style et les alexandrins ne peuvent pas tenir lieu d’argumentaire politique.
Pourtant et pour aussi paradoxal que cela puisse paraître, si je me sens proche de la majorité parlementaire je veux en même temps une opposition qui sache s’opposer. Or, force est de constater que ce n’est pas parmi la France Insoumise que je vais trouver mon bonheur. L’esprit de provocation est telle chez ces derniers que cela rend inaudible toute remarque pertinente. Voyez l’exemple même de la question de François Ruffin à propos du rétablissement de l’ISF : C’est à peine s’il argumente, préférant de très loin la forme au fond avec un slogan que l’on peut qualifier de simpliste (pour ne pas utiliser populiste, trop connoté à mon goût) : « Rend l’ISF d’abord ! « . J’ajoute que le député François Ruffin s’adressait là directement au Président de la République, hors de toute convenance*.
Le plus étrange ici est que j’ai la conviction qu’il existe des domaines où la France Insoumise serait la mieux placée pour lancer une bataille qu’elle pourrait espérer gagner. Hélas je crains que mes suggestions ne soit pas assez « insoumises » pour les députés de ce groupe.
Voyez par exemple le prix de l’essence à la pompe, sujet d’actualité s’il en est. Le bon sens commanderait de réclamer la suppression de la troisième décimale, preuve évidente que si elle a vu le jour ce n’est pas pour avantager du consommateur mais plutôt pour optimiser davantage les marges des pétroliers.
J’ai aussi en son temps proposé de formaliser la contestation citoyenne selon un procédé décrit sur ce blog. Mais là aussi je crains que ma proposition ne soit pas assez rebelle pour que la France Insoumise la porte. Les combats a priori consensuels ne manquent pourtant pas.
* François Ruffin est coutumier du fait mais il est d’usage constant de ne pas évoquer le président de la république dans l’hémicycle. Le pouvoir éxécutif étant présent lors des séances de questions au gouvernement, François Ruffin aurait du s’adresser au ministre de l’économie et des finances, voire au premier ministre. Je tiens pour un aveu de faiblesse que de s’adresser directement au président de la république lors des séances de l’assemblée nationale.
Insoumis un jour …
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