Jean-Luc Mélenchon l’a affirmé en conférence de presse, il a manqué 1,5% de voix à l’intergroupe Nupes pour obtenir la « majorité absolue » à l’assemblée nationale. Vérifions.
Il lui fallait 138 sièges de plus pour arriver à 289 députés et être majoritaire à l’assemblée nationale. Sur les 375 candidats présents au second tour, 248 ont été battus. Pour arriver à la majorité tant espérée il a manqué aux 138 meilleurs perdants 347 881 voix. Puisqu’au total Nupes a rassemblé sur son nom 6 556 229 votes le différentiel est de 5,3% et non pas de 1,5%.
Il faut néanmoins ajouter des votes additionnels puisque se contenter du calcul brut reviendrait à dire que chacun des 138 candidats n’aurait gagné que d’une voix. Notons aussi que lorsqu’un candidat Nupes s’impose c’est en moyenne avec 4 063 voix d’avance*. Ne retenons ici que la moitié : 2 000 votes d’avance pour 138 candidats c’est 276 000 voix supplémentaires à prendre en compte. Il n’a donc pas manqué 347 881 voix à l’intergroupe Nupes mais 623 881 voix (et même près de 900 000 si je tiens absolument à respecter la moyenne des 4 000 voix d’avance ). Voilà pour la partie Nupes.
Faisons maintenant le même exercice, mais pour la majorité présidentielle. Avec déjà 250 élus la marche est moins haute pour arriver à 289. Il a manqué ici 107 892 voix en chiffres bruts. Comme les députés de la majorité ont été élu avec en moyenne 3 200 voix d’avance je dois par cohérence avec le calcul précédent ajouter 49 x 1 600 = 78 400 voix. J’arrive donc à 186 292 soit en gros deux tiers de voix en moins que ce qui aurait été nécessaire à l’intergroupe Nupes.
Donc si peu qu’il a manqué à Jean-Luc Mélenchon pour devenir premier ministre c’est encore trop peu de deux tiers si l’on compare avec ce qui a manqué à la majorité.
* Caroline Fiat est députée pour 148 voix quand André Chassaigne est député pour 17 333 voix.