L’élection du président de l’UMP aura été – c’est le moins que l’on puisse dire – tumultueuse. Ma première réflexion vient avec l’annonce des résultats par la COCOE. Dans son allocution Patrice Gélard a bien précisé qu’il avait finalement entériné l’ensemble des résultats qui ont été remonté à la commission par les différentes fédérations. Dès lors on est obligé d’en déduire que les annonces du genre « jusqu’à présent nous avons 2400 voix d’avance » n’étaient pas autre chose que de l’intox. Plus encore, c’est aussi la preuve qu’aucun des deux camps n’aura fait la simple somme de tous les résultats : c’est pourtant à partir de ce calcul-là que les uns et les autres auraient dû faire leurs déclarations. Cela en dit long sur l’ambiance du moment qui consistait à tordre les chiffres reçus pour les faire entrer de force dans le message à passer aux médias. Désolé de faire ce constat sévère mais aucun cadre de l’UMP n’aura eu cette honnêteté intellectuelle. A méditer.
L’autre remarque tient bien entendu à l’écart entre les deux hommes. 98 voix sur 176000 votes exprimés c’est un écart de 5 dix-millièmes, un chiffre infinitésimal. Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas là un record mondial de plus faible écart en voix compte tenu du corps électoral appelé à voter. Mais cela n’empêche pas les commentateurs de faire comme si le perdant avait largement perdu. Ecrire que F. Fillon devra revoir ses ambitions à la baisse est bien excessif(*), précisément parce que cette défaite ne peut pas en être vraiment une. Perdre un siège de député pour 98 voix – voire moins – cela s’est déjà vu. Hélas pour le perdant, la formule vae victis reste d’actualité : malheur au vaincu.
(*) Cette remarque pourrait laisser croire que j’ai quelque sympathie pour lui, je tiens à préciser qu’il n’en est rien.