On ne sait pas toujours reconnaître le bon combat politique à mener. Jeter les gens dans la rue par centaines de milliers pour les retraites, l’éducation ou les contrats de travail, c’est finalement assez facile. Le faire à l’occasion d’une réforme de l’audiovisuel public, c’est déjà plus compliqué. Alors que dire s’il fallait appeler à manifester contre un projet de loi de réforme électorale. Dans la gradation de ce qu’on pourrait nommer un déni de démocratie sans être pour autant taxer d’éxagération, je considère que c’est le pire qui vient d’arriver aujourd’hui.
Pourtant, ce combat là n’est-il pas aussi honorable que les autres ? Il l’est même plus à mes yeux, car il ne défend aucune autre idéologie que celle de la démocratie assumée, celle d’une société qui a décidé de respecter les règles qu’elle s’est elle-même fixée.
C’est pourquoi le pouvoir législatif se doit d’assumer ses votes, les plus légitimes comme les plus improbables. Sinon où est la limite ? A quoi sert de voter la Loi, si on se donne dans le même temps le pouvoir de changer le vote ?
L’Assemblée Nationale n’est plus. Ou du moins elle ne pourra plus se dire telle qu’elle était avant. Quelque chose d’elle a disparu avec le vote d’aujourd’hui. C’est hélas de moins en moins une assemblée d’élus de la Nation, et de plus en plus une chambre d’enregistrement. Avec en prime la création de 11 sièges pour les « français de l’étranger ». Malgré tout le respect que j’ai pour ces derniers, ils n’ont pas besoin de onze députés pour les représenter. Deux suffisaient largement.
Ce billet n’aurait jamais du exister, voici ce que j’ai envie d’ajouter.
Mais pire encore, c’est une belle occasion pour les tenants du « tous pourris » de se convaincre qu’ils sont dans le vrai…
Et pourquoi s’embarrasser d’un parlement , à ce stade ?
Un secrétariat pour la publication des textes et décisions suffirait…
Mamouchka.