Le vote par internet des chefs de file pour les prochaines élections régionales est quasiment terminé(1). J’ai regardé les résultats et j’ai été surpris de voir à quel point certaines têtes de liste sont contestées. Ce n’était pas réellement un vote, c’était plutôt un référendum voire un plebiscite, mais justement l’analyse des résultats n’en est que plus instructif.
C’est pour le moment ma région – la Haute-Normandie – qui est en tête. Avec plus de 95% d’approbation, Danielle Jeanne sait qu’elle peut compter sur le soutien inconditionnel des militants MoDem de sa région. Mais hélas pour notre mouvement, c’est bien la seule. Derrière elle – si tant est que ce classement ait un sens – arrive Marc Fesneau, notre tête de liste pour la région Centre. Mais avec 90% seulement et presque 3% de votes blanc(2) on voit un écart déjà sensible. Jean Lassalle, figure pour le moins emblématique au MoDem n’a réuni que 86% sur son nom, 10 points de moins que Danielle Jeanne. Les autres « vedettes » de notre mouvement ne font guère mieux : Alain Dolium paierait-il son manque de notoriété ? En tout cas il n’a réuni que les 3 quarts des militants autour de sa candidature, et réalise le même score qu’Azouz Begag. On peut également s’interroger sur le nom de Yann Wehrling qui en Alsace a reçu l’approbation de tout juste 65% des votants. D’autres également(3) vont devoir convaincre leur propre camp avant d’aller au-devant des électeurs. En ces temps difficiles électoralement parlant, avons-nous vraiment besoin de ça ?
(1) Pour les régions Auvergne, Champagne-Ardennes, Languedoc-Roussillon, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, le vote aura lieu les mercredi 6, jeudi 7 et vendredi 8 janvier 2010.
(2) J’en profite pour rappeler que le MoDem milite pour la reconnaissance du vote blanc.
(3) Je pense à Claude Bellei en région Lorraine, qui avec plus de 10% de votes blancs lors de la consultation peut déjà se considérer en difficulté.
Ce débat existe dans tous les partis, le nôtre ne doit pas faire exception à la règle. L’idée de consulter les adhérents est bonne, pour ne pas dire la meilleure, c’est donc en amont qu’il faut travailler et préparer une liste indiscutable. Présenter un candidat et voir sur son nom moins de 70% de votes favorables dans son propre camp, ce n’est pas aller au feu dans les meilleures conditions. N’oublions pas que cette consultation se fait auprès des adhérents, qui sont en quelque sorte les actionnaires du mouvement. Il faut tenir compte de leur avis. Si j’avais un regret à formuler ce serait celui de ne pas avoir eu de choix. Mais en France organiser des primaires n’est toujours pas dans l’air du temps. C’est une idée d’homme politique, pas de militant… Car tant qu’on ne saura pas comment faire pour recoller les morceaux une fois le candidat déterminé, il faudra en rester à une désignation en comité restreint. Pour terminer avec les régionales et le MoDem, on aurait du avoir 85% ou plus sur chaque candidature. J’estime qu’il y a danger dès qu’on est sous ce seuil.
Entièrement d’accord avec toi Vincent, mais n’est-ce pas un peu le reflet de la politique du « toujours les mêmes aux commandes » accompagné par « je brigue tous les mandats »?
Personne n’a contesté Danielle, bien au contraire. Son expérience du terrain et son vécu politique au service de la région en font LA candidate idéale, et là ce n’est pas une histoire de commandes, ni de multi-mandats.
Après, chaque candidat porte son lot de difficultés.
Si on analyse bien, pour ne reprendre que les cas que tu as cité:
* Yann Wehrling est présent à chacune des élections depuis maintenant bien longtemps… assez pour qu’on s’en lasse. D’autre part, il est issu des verts, et en ces temps troubles, qu’en pensent vraiment les adhérents?
* Idem pour Azouz Begag qui a tenu un poste sous le gouvernement De D. de Villepin. Personnalité quelquefois controversée qu’Azouz.
* Alain Dolium aurait été « parachuté », ce qui peut irriter profondément les militants de terrain présents depuis plus longtemps que lui. Mais reconnaître que des militants soient plus anciens que lui serait encore reconnaître un statut privilégié au regard des anciens de l’UDF, ce qui est toujours discuté parmi nous.
* Quant à Jean Lassalle, je ne l’explique pas vraiment, sinon par son nom que tout le monde connait et éventuellement son mandat de député.
Pas vraiment de sang neuf ou de faits nouveaux dans tout ça hein?
Ceci dit, quand il y en a, c’est toujours critiquable d’une manière ou d’un autre…
Ah cette fâcheuse manie des démocrates de toujours discuter sur tout…