Mon vade mecum de député novice (bien que je ne sois pas député).

– En tout premier lieu lire attentivement le règlement de l’assemblée nationale. Toujours le poser ostensiblement devant soi en séance.
– Faire une recherche internet « rappel au règlement » dans les comptes rendus de séance. Bien s’imprégner des cas et des ambiances qui prévalent lors de ces moments.
– Déjà réclamer à mon président de groupe un « créneau » pour poser ma question au gouvernement car il y a plus de 300 députés pour seulement une dizaine de questions entre le mardi et le mercredi. Je dois m’arranger pour être « visible » au moins une fois par an…
– Rendre public mon agenda parlementaire. Montrer à mes électeurs que j’occupe mon mandat à 100% car soit je suis en séance, soit je suis en commission, soit je suis dans ma circonscription.
– User et abuser de l’article 54 alinéa 4 du règlement de l’assemblée nationale, qui autorise le député à monter en tribune lors de ses prises de paroles au lieu d’utiliser le micro situé dans les allées. Ce sera là ma « marque de fabrique » dans l’hémicycle.
– Assister à un maximum de séances, surtout en début de mandat, afin d’engranger de l’expérience sur la manière de débattre des textes. Je préfère dans un premier temps « sècher » les commissions pour cause de séance publique que de sècher les débats pour cause de réunion de commission.
– En séance, se donner pour règle de ne pas prendre la parole avant, disons, 6 mois. Avant tout observer, observer et encore observer. Ceci n’est pas valide en commission.
– Rédiger au plus vite une première question écrite, histoire de « signer » ma présence.
– Rédiger aussi une première proposition de loi, volontairement consensuelle (par exemple sur le désabonnement en ligne des titres de presse*). C’est avec l’expérience que mes futures propositions de lois seront plus idéologiques …
– Ne jamais « tweeter » en séance ou en commission. Ce sera très difficile mais en se disciplinant ce doit être possible.
– Visiter sans prévenir la prison la plus proche de ma circonscription, comme la loi m’y autorise.
– Prendre connaissance tous les jours du contenu du Journal Officiel.
– Ah oui : toujours surestimer l’adversaire politique. Corrolaire, ne jamais le sous-estimer.
– Prévenir mon président de groupe que je refuserai toujours de me cacher derrière un rideau avant un vote …

* S’il est possible de s’abonner en ligne à un titre de presse, le désabonnement par le même biais n’existe pas.

À propos de VincentB

"Né citoyen d'un Etat libre, (...) quelque faible influence que puisse avoir ma voix dans les affaires publiques, le droit d'y voter suffit pour m'imposer le devoir de m'en instruire" [Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social]
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